Après le scandale ORPEA : Accompagner et Protéger les Séniors et Majeurs protégés

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Comment accompagner et protéger  les séniors et majeurs protégés ?

Les révélations du livre  » Les Fossoyeurs « du journaliste Victor Castanet ont déclenché une vague d’indignation concernant le traitement réservé aux personnes âgées dans les Ehpad privés.​​​​​​​​​​​​​​En réponse à ce véritable séisme médiatique et politique, le gouvernement déploie un « vaste plan de contrôle des Ehpad ».Recours judiciaires ou amiables après signalements de maltraitance, décès prématuré.Conflits au sein des familles sur les successions à venir ou donations octroyées, place de l’aidant familial.Une Avocate et une Notaire croisent leurs pratiques et expertises.

 

 

 

 

LIRE

Évènement Indésirable Grave associé à des Soins
Comprendre les événements indésirables graves
Que faire en cas de maltraitance et sévices en maison de retraite ?
Synthèse du Webinair
Les responsabilités civiles et pénales des Directeurs d'EPHAD
La responsabilité professionnelle du soignant
Le congé de solidarité familiale
Congé de proche aidant
Le don de jours de repos entre collègues
Des formations pour les aidants disponibles en ligne
Faire une demande de prestation d'allocation de proche aidant
Pourquoi vous êtes peut être un proche aidant sans le savoir ?
Le statut juridique de l'aidant familial
Equilibre vie privée et vie perso par Fanny FAUGERON KIMHI
Faire une Donation

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Webinaire du 12 Mai 2022 avec  :

Judith BUCHINGER |  Avocate

Elisabeth GRAUZAM  |  Notaire

Les réponses à vos questions :

Un grand parent peut il donner régulièrement des sommes d'argent à ses petits enfants ?

Chaque grandparent peut donner 31 865 euros tous les quinze ans à chacun de ses petitsenfants, majeurs ou pas, et 31 865 euros supplémentaires uniquement sous forme de don d’argent à ses petitsenfants majeurs, soit dans ce cas un total 63 730 euros.

Ces dispositions sont applicables que le bénéficiaire soit majeur ou mineur.

Ces abattements peuvent se cumuler entre-eux : un enfant peut recevoir 200 000 € (100 000 x 2) de ses parents et 127 460 € (31 865 x 4) de ses quatre grands-parents tous les 15 ans sans droit de donation à régler.

A noter : Ces abattements peuvent, le cas échéant, se cumuler avec :

  • l’abattement spécifique aux personnes handicapées (159 325 €) ;
  • l’exonération des dons familiaux de sommes d’argent (dans la limite de 31 865 € sous conditions restrictives) prévue à l’art. 790 G du CGI. Pour plus d’informations sur l’exonération, rendez-vous dans la rubrique Particulier > Gérer mon patrimoine/mon logement > Je fais une donation > Dons exonérés ;
  • ainsi qu’avec les donations temporaires de certains terrains à bâtir et d’immeubles neufs.

Par exemple :

Une petite fille majeure peut recevoir de son grand-père de moins de 80 ans un total de 63 730 € en exonération de droits :

  • 31 865 € au titre de l’exonération des dons familiaux de somme d’argent

et

  • 31 865 € seuil au dessous duquel le don manuel n’est pas imposé.

La somme après abattement est imposée au barème progressif prévu pour les donations en ligne directe

A savoir : Modalités de déclaration

La donation doit être déclarée à l’administration fiscal même si elle n’est pas imposée.

Vos enfants et petits-enfants peuvent effectuer en ligne, en se connectant à leur Espace particulier, la déclaration du don reçu (s’il s’agit d’un don d’argent, actions, obligations, objets d’art).
Pour cela, après s’être authentifié à leur Espace particulier, ils doivent cliquer sur l’onglet «Déclarer», puis « Vous avez reçu un don ? Déclarez-le ».

Ils peuvent aussi déposer, auprès du service chargé de l’enregistrement de leurs domiciles respectifs, un imprimé 2735 en double exemplaire. Le formulaire n° 2735 est à votre disposition sur le site IMPOTS.GOUV.

 

Ca marche ou ça marche pas  ? 

Déshériter ses enfants par donation importante à un tiers ? Ca marche ou ca marche pas ?

Quelles sont les raisons existantes qui poussent à déshériter un enfant ?

L’acte de déshériter un enfant est courant. On parle alors d’exhérédation. Le parent a la possibilité de retirer un ou plusieurs enfants de son héritage. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer.

La famille qui n’est plus réellement dans le besoin

Cela arrive fréquemment quand il y a des familles qui sont composées d’enfants qui réussissent bien. Prenons l’exemple d’un couple qui a trois enfants dont un chef d’entreprise, un développeur web dans une grande société et un chômeur. Les parents peuvent naturellement, en concertation avec tous les enfants, décider de réduire l’héritage pour ceux qui ont tout ce qu’il faut pour leurs besoins. Ainsi l’enfant qui ne travaille pas recevra une plus grande part. Il ne s’agit que d’un exemple.

Le second cas qui arrive très souvent est lorsqu’un enfant est handicapé. Celui-ci, en fonction de la dureté de son handicap, peut ne jamais être suffisamment autonome. Il y a des handicaps très lourds à porter, qui nécessitent une prise en charge totale et quotidienne. Dans ces moments-là, les parents peuvent décider de léguer tout l’héritage à l’enfant handicapé pour lui permettre de subvenir à ses propres besoins. Cette situation est très triste et malheureuse.

Nous avons un autre contexte qui se réalise souvent, c’est lorsqu’un parent est malade. L’un des enfants va s’en occuper davantage. Il va prodiguer tous les soins requis pour permettre au parent de vivre « normalement ». Celui-ci peut, en guise de reconnaissance, décider de déshériter les autres enfants. C’est une sorte de remerciement.

L’avant-dernier cas est lorsqu’il y a une dispute importante entre les membres de la famille, aussi bien les enfants avec les parents que les enfants entre eux. Souvent, les conflits se reposent sur des braises ardentes, ce qui incite les parents à entamer une procédure pour modifier le testament aux enfants concernés. C’est un cas fréquent.

La dernière possibilité, à nos yeux, de réaliser un déshéritage est lorsque les parents ont décidé de donner l’intégralité de leur patrimoine à une oeuvre de charité. Dans l’esprit des parents, souvent il faut travailler pour arriver au sommet, et ils partent du principe qu’en léguant l’héritage à une oeuvre de charité, ils aident leurs enfants.

Tout ceci ne sont que des exemples généraux, chaque famille raisonne comme elle le désire.

Est-ce qu’une exhérédation est douloureuse ?

Lorsque la famille parle d’héritage, il y a souvent des conflits. Les sujets de l’argent, des biens, des actions à réaliser, des reproches des enfants aux parents « sur ce qu’il fallait faire », etc. amènent de l’animosité.

Fréquemment les enfants qui subissent cet acte se sentent « trahis ». Cela met en avant une fracture émotionnelle très forte. Des liens sont brisés au sein de la famille. Et les parents ressentent énormément de culpabilité, au point de s’en vouloir jusqu’à leur dernier souffle.

L’action de déshériter quelqu’un est quelque chose de très fort. Quand cette décision est prise, il faut être conscient des enjeux qui s’en suivent. Par exemple, il peut très bien y avoir un conflit important pendant une période de la vie, mais quand arrive « la fin de vie », ces personnes se sont réconciliées et se remettent à se parler. Même si un document officiel mentionne le déshéritage, il peut y avoir des changements. Les parents sont capables de revenir sur leurs décisions et d’éditer leurs volontés. Cependant, il faut savoir que le changement de volontés par le biais d’une déclaration orale ne pourra pas être pris en considération. Ce sont les conditions écrites qui font foi.

Il existe une autre alternative. Les parents peuvent décider de laisser l’héritage aux enfants de leurs enfants. Ainsi, les petits enfants, s’ils sont mineurs au moment du décès, devront attendre la majorité pour récupérer ce qui leur revient de droit.

Que dit la loi sur le déshéritement ?

Tout d’abord, il faut garder à l’esprit que dans 95% des cas, l’exhérédation sera contestée.

D’après l’article 912 du Code Civil, « la réserve héréditaire est la part des biens et droits successoraux dont la loi assure la dévolution libre de charges à certains héritiers dits réservataires, s’ils sont appelés à la succession et s’ils l’acceptent. La quotité disponible est la part des biens et droits successoraux qui n’est pas réservée par la loi et dont le défunt a pu disposer librement par des libéralités. »

Vous l’aurez compris : la loi protège les héritiers à travers la réserve héréditaire. Ils ne peuvent pas être entièrement déshérités. Toutefois, comme cela est indiqué, à juste titre, par la quotité disponible, l’enfant peut en être déshérité. Les parents ont le droit de léguer l’intégralité de la quotité disponible à une tierce personne. Cela se fait par testament ou par le biais d’une donation. La quotité disponible va dépendre du nombre d’héritiers réservataires :

  • Quand il y a 1 enfant, la réserve héréditaire concerne la moitié de l’intégralité du legs, tout comme la quotité disponible représentera l’autre moitié.
  • Quand il y a deux enfants, la réserve héréditaire concernera 2/3 du legs et la quotité disponible sera d’un tiers.
  • Quand il y a 3 enfants ou plus, la réserve héréditaire sera des 3/4 du legs pour une quotité disponible de 1/4.

Nous allons vous partager un exemple pour mieux visualiser : il y a trois enfants et les parents ont décidé d’attribuer une partie de l’héritage à un ami. La valeur du legs est de 100 000€. Les enfants vont hériter automatiquement de 75 000€ répartis en parts égales, et leur ami bénéficiera de 25 000€. S’il y avait 4 enfants, chaque enfant aurait reçu 18 750€, ce qui correspond à un partage à parts égales de la réserve héréditaire (75 000/4 = 18 750€). En revanche, le montant alloué à l’ami des parents ne change pas puisque la quotité disponible est toujours de 1/4 du montant total des biens.

Porter plainte contre EPHAD ca marche ou ca marche pas ?

Bien sur il est possible et il faut mener des actions dans les scénarios suivants :

La maltraitance des personnes âgées et des adultes en situation de handicap peut prendre des formes multiples et souvent associées (maltraitance physique, maltraitance sexuelle, maltraitance psychologique, maltraitance financière…).

En fonction de l’urgence et de la gravité de la situation, il existe plusieurs solutions pour signaler un fait de maltraitance.

La maltraitance peut survenir à domicile ou en établissement. Elle peut être le fait de membres de la famille, du voisinage ou de professionnels mais aussi de dysfonctionnements organisationnels ou managériaux survenant au sein de l’établissement ou du service.

La maltraitance peut être le fait de violences ou de négligences et n’est pas nécessairement volontaire. Elle peut être liée à une situation d’épuisement ou à un manque d’information par exemple.

Des moyens existent pour signaler des actes de maltraitance, que l’on en soit la victime ou le témoin.

On distingue plusieurs types de maltraitances :

  • les maltraitances psychologiques : elles se traduisent par une dévalorisation de la personne, des insultes, des menaces, une culpabilisation, des humiliations, du harcèlement… ;
  • les maltraitances physiques : coups, mais aussi dans le cas de personnes âgées en perte d’autonomie des soins brutaux, des contentions non justifiées ;
  • les maltraitances sexuelles : notamment les viols, les agressions sexuelles, les atteintes sexuelles…;
  • les maltraitances financières et matérielles : vols, fraudes, rackets, procurations abusives, escroqueries… ;
  • les maltraitances médicales : un excès ou une privation de médicaments, une privation de soins, une douleur non prise en charge, des abus de sédatifs… ;
  • les maltraitances civiques : limitation des contacts avec l’extérieur, mise sous tutelle abusive…

On distingue également les « maltraitances par inadvertance » des « maltraitances intentionnelles ».

  • les maltraitances par inadvertance sont des négligences passives sans intention de nuire. Elles surviennent principalement par manque d’information ou de connaissance, de formation, par épuisement… Les auteurs de ces négligences sont maltraitants sans le vouloir et le savoir.
  • les maltraitances intentionnelles sont des négligences actives avec intention de nuire.

Vous soupçonnez une situation de maltraitance, vous en êtes la victime ou le témoin : il est essentiel de ne pas rester seul face à cette situation.

Il est inscrit dans le Code pénal que tous les actes de maltraitance prouvés ou présumés doivent faire l’objet d’un signalement au Procureur de la République.

En fonction de l’urgence et de la gravité de la situation, il existe plusieurs solutions pour signaler un fait de maltraitance.

  • Lorsque la maltraitance est le fait d’un professionnel travaillant dans un établissement ou un service : contacter son supérieur hiérarchique.
  • Appeler le 3977 ou signalez les faits par écrit sur le site 3977.fr, la plate-forme nationale d’écoute dédiée aux personnes âgées et aux adultes victimes de maltraitance, gérée par la Fédération du 3977. La Fédération dispose également d’un réseau d’écoute de proximité.
    Un écoutant formé recueillera votre présentation de la situation et vous conseillera sur les démarches à entreprendre (première écoute). Avec votre accord, il transmettra votre dossier au centre départemental ou interdépartemental d’écoute pour vous assurer une écoute approfondie et un suivi personnalisé. Le centre local effectuera le lien avec les autorités et dispositifs locaux appropriés pour faire cesser la situation de maltraitance subie.
  • Faire un signalement au Procureur et aux services de Police ou Gendarmerie.
    En cas d’urgence, la situation de maltraitance (de maltraitance grave ou/et de danger imminent et manifeste) doit être signalée au Procureur et aux services de Police ou Gendarmerie.
    Certains départements ont mis en place des dispositifs de traitement des signalements des situations préoccupantes avec parfois un numéro vert.
Lorsque la personne est sous tutelle ou curatelle, la maltraitance peut être signalée à son tuteur ou son curateur qui pourra accompagner la personne dans ses démarches ou la représenter. Si la maltraitance est le fait du tuteur ou du curateur, le signalement doit se faire auprès des juges des tutelles ou au procureur de la République.
  • En maison de retraite : contacter l’ARS (agence régionale de santé) et le conseil départemental.
    En établissement, le signalement peut être transmis à l’ARS et au conseil départemental qui ont une mission de contrôle. Ils pourront réaliser des inspections et enquêtes au sein de la structure concernée. Ces inspections peuvent donner lieu à des injonctions administratives qui visent à corriger les dysfonctionnements constatés. Dans les situations les plus graves, elles peuvent conduire à des fermetures provisoires ou définitives des structures.

    Si vous constatez une situation de maltraitance en maison de retraite de la part d’un professionnel sur un résident, vous pouvez aussi le signaler directement au directeur.

 

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     La législation

     Les sites web incontournables

Code du travail : articles L3142-16 à L3142-25-1

Bénéficiaires, durée, demande du salarié, réponse de l’employeur, situation du salarié, fin anticipée du congé, au terme du congé (ordre public)

Code du travail : article L3142-26

Durée, demande du salarié, fin anticipée du congé (champ de la négociation collective)

Code du travail : article L3142-27

Durée, demande du salarié, fin anticipée du congé (dispositions supplétives)

Code du travail : articles D3142-7 à D3142-10

Demande du salarié, fractionnement du congé (démarches à effectuer)

Code du travail : articles D3142-11 à D3142-13

Demande du salarié, fin anticipée du congé (dispositions supplétives)

Code du travail : article D3142-1-1

Fractionnement du congé de proche aidant

Code de la sécurité sociale : article L381-1

Bénéficiaires du complément familial

Code de la sécurité sociale : articles L168-10 à L168-16

Allocation journalière du proche aidant : conditions de versement

Code de la sécurité sociale : articles D168-10 à D168-18

Allocation journalière du proche aidant : montant